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mercredi 29 août 2012

[Critique] Massacres dans le train fantôme

Titre : Massacres dans le train fantôme (Funhouse)
Année : 1981
Réalisation : Tobe Hooper
Avec : Elizabeth Berridge, Shawn Carson, Jeanne Austin


A être trop précoce, on risque de se brûler les ailes. Malheureusement, Tobe Hooper rentre dans ce cas de figure. Son premier film, Massacre à la Tronçonneuse, a non seulement redéfini tout un genre mais a aussi projeté sur le devant de la scène un réalisateur qui était loin d'avoir atteint la maturité nécessaire. Pour preuve son second effort, l'honnête Le Crocodile de la Mort, mais qui n'atteint jamais les sommets titillés par son film devenu culte. Se plus, le style de Hooper, qui mélange comédie et terreur, n'est pas encore assez maîtrisé quand Spielberg décide de lui confier Poltergheist, certes réussi mais officieusement bouclé par le papa d'ET. Mais avant cette grosse production, qui sonnera la déchéance du réalisateur texan malgré son succès retentissant, il signa un petit film d'horreur assez méconnu et pourtant important pour comprendre la destinée de Hooper : Massacres dans le train fantôme.

Quatre adolescents et le petit garçon Joey se retrouvent dans une fête foraine et décident de passer la nuit dans le train fantôme. Dans les sous-sols, ils assistent au meurtre d'une femme par un tueur difforme. Une poursuite terrifiante va alors s'engager dans ce train de l'enfer.

Dès l'ouverture, Hooper annonce la couleur en parodiant deux classiques de l'épouvante : Halloween et Psychose. Un enfant se déguise et organise toute une mise en scène afin d'effrayer sa grande soeur, sous sa douche. La séquence est filmée à la première personne, comme dans le classique de Carpenter, pour se terminer dans une séquence reproduite quasiment à l'identique, musique stridente à l'appui, de celle du non moins classique film signé Hithcock. La séquence se termine par une belle dispute entre frère et soeur. On a là toute l'ambivalence du style Hooper : la séquence marche plutôt bien, créée un certain suspens mais on ne peut s'empêcher de ressentir le sourire en coin de l'auteur, qui s'avère parfois assez désagréable.


 Après cette ouverture, il faut bien avouer que le film sombre peu à peu dans une trame somme toute assez classique, avec une description d'un groupe de jeunes plutôt banale. Ainsi, on se retrouve avec une fille vierge, entourée d'un brave gars mais pas aussi pur, et d'un couple déluré. Ce qui a pour effet de couper court à tout suspens quand au final : on sait tout de suite qui s'en sortira et qui va souffrir. De plus, Hooper prend toujours autant de plaisir à décrire des protagonistes insupportables, dans le but facilement compréhensible, mais très risqué, de prendre plaisir à les voir mourir. Efficace dans un film comme Massacre à la Tronçonneuse, où cette envie meurtrière est contrebalancée par l'horreur de la situation créant un malaise évident. Mais pas ici, où ça ne va jamais aussi loin. On pourra tout de même saluer le traitement du bad guy, monstrueux enfant déformé (bon maquillage signé Rick Baker, qui officia pour Hurlements) et torturé par son aspect physique repoussant.

Visuellement, le métrage trouve un certain intérêt. La situation, les quatre jeunes enfermés dans une attraction pour une nuit, se trouve être un prétexte à une photo efficace, en lumière naturelle pour les séquences extérieures, et pleine de couleurs et d'éclairages étranges dans l'attraction. Le résultat créé une impression d'action dans un univers autre, dans une autre dimension. L'aspect factice des décors d'un tel endroit sert une ambiance parfois oppressante, malheureusement gâchée par un montage pataud qui ne permet jamais de s'approprier le lieu.

Massacres dans le train Fantôme est indispensable pour essayer de mieux cerner le personnage Hooper. Film d'horreur mais surtout comédie noire, esthétisant à défaut d'être effrayant. Bancal, comme la vision de son auteur destiné à avoir le cul entre deux chaises.
 
Trailer

[Actu du jour] Mercredi 29 Août

Le reboot des Tortues Ninja repoussé pour de bonnes raisons ?


Hier Robocop, aujourd'hui c'est au tour des Tortues Ninja de se faire une sacrée mauvaise pub. En Juin dernier, Paramount officialisait un retard conséquent : il ne faudrait pas l'attendre avant l'été 2014. Aujourd'hui Peter Laird, co-créateur de la licence, dévoile que c'est très loin d'être un mal.

Quelqu’un m’a alerté sur l’existence de ce script, et je viens de finir de le lire il y a quelques minutes. Il s’agit bien du brouillon qui a été rejeté et qui a causé le retard de la production du prochain film, parce que le scénario n’était pas satisfaisant, donc je pense que tous les fans devraient être reconnaissant envers les nouveaux décisionnaires qui ont empêché cette pitoyable chose de voir le jour.
Edifiant, même si personne ne peut s'en étonner, n'oublions pas que le très mauvais Bay est à la production. D'ailleurs, des rumeurs font état de l'apparition dudit scénario pendant quelques minutes. Assez de temps pour se faire voir par des personnes qui en disent des vertes et des pas mûres, n'hésitant pas à qualifier l'histoire de "Transformers bis"...



Des détails sur la séquelle non-autorisée de Evil Dead


Avant que le remake bien autorisé ne soi envisagé, une société avait pour projet de produite une suite de la sage horrifique de Sam Raimi. Les courageux de Award Pictures, qui ont déjà tenté un énorme coup en essayant de donner une suite aux Aventures de Jack Burton de Carpenter, se sont quand même mangé un bon gros mur en la personne de Sam Raimi. Parce qu'on ne rigole pas avec Sam, et à part un projet de remake où il prendra de la thune, aucun autre film Evil Dead ne sortira !

Aujourd'hui, on apprend le titre de ce quatrième épisode, mais aussi l'année dans laquelle il fut envisagé, et aussi son budget.

Titre : Evil Dead IV : Consequences
Horreur, 136 minutes
Production : Award Pictures
Prod/Scr :  Graham MacCrae, Glenn MacCrae
Budget : 71M$
Pre-Production date : 2004

Bon, ça sent le bon gros coup de pub bien grassouillet par une entreprise très douteuse à vrai dire...



 Nouvelle affiche teaser pour "The Lords of Salem" de Rob Zombie

Cliquez pour une bonne grosse version


C'est quand même un peu le bordel chez Rob Zombie depuis ses catastrophiques Halloween. Je pensais que son prochain serait le remake du Blob, mais finalement ce sera un certain Lord of Salem. Produit par les gars derrière les Paranormal Activity et écrit par Rob lui même.
L'histoire mettra en scène Heidi (sa muse Sheri Moon), DJ dans une radio rock, qui reçoit un jour un cadeau d'un mystérieux groupe. Peu de temps après, le groupe débarque dans la ville pour un bien étrange concert dans la très réputée ville des sorcières.
Film très attendu au tournant...



Une affiche pour "Le capital"

Cliquez pour une taille maousse costaud

Thriller financier de l'excellent Costa-Gavras (Z, film culte) mettant en scène Elmaleh, la sortie est toujours prévvu pour Novembre 2012. Perso, j'aurais préféré Kassovitz dans le rôle-titre, comme il fut question.



Les infos dont  on se fout un peu, beaucoup

George Nolfi (scénariste d'Ocean's Twelve, réalisateur de L'Agence), est au travail sur un certain "XOXO", thriller dont le sujet sera Facebook. Sortira-t-il avant la faillite du réseau social coté en bourse ?

Dark Knight Rises est à peine sorti qu'on parle déjà d'un reboot. s'il fallait une preuve que le cinéma Marvel est un cancer, le voici. Bref, aujourd'hui on apprend qu'il sortira après Justice League. Au secours.



Sources : Movihole, Shocktilyoudrop, Bloody-disgusting, Allocine, Cinema-series-tv, Telerama.

mardi 28 août 2012

[Insolite] Promo pour des jouets The Thing

Aujourd'hui est apparu sur mon fil Twitter une vidéo qui aura illuminé ma journée.


Je donnerais un rein pour les avoir en ma possession. Non, les deux, et mon pancréas en prime. Malheureusement, ces joujous signés Hasbro sont désormais introuvables.
L'histoire ne dit pas quelle est le cheminement intellectuel du cinglé qui a proposé cette ligne à l'époque. Film d'horreur vraiment effrayant et surtout interdit aux enfants, ont-ils eu l'espoir d'en vendre ne serait-ce qu'une dizaine ? Comment vendre le produit aux gamins, en montrant quelles images ?
Enfin bref, toujours est-il qu'aujourd'hui ce genre de truc vaut de l'or. Le marketing à rebours.

[Actu du Jour] Mardi 28 Août

Psychodrame autour du remake de Robocop


Le tournage est loin d'avoir débuté mais les échos de la production d'un des remakes les plus craints du moment s'offre une bien mauvaise pub par le biais de son réalisateur, José Padilha. Ce dernier, sans doute apeuré par la portée de ses propos, passe par son ami Fernando Meireilles pour faire passer le message :

I talked to José Padilha for a week by phone. He will begin filming Robocop. He is saying that it is the worst experience. For every 10 ideas he has, 9 are cut. Whatever he wants, he has to fight. “This is hell here,” he told me. “The film will be good, but I never suffered so much and do not want to do it again.” He is bitter, but it’s a fighter.
Ce qu'on traduit par :

J’ai parlé à José Padilha pendant une semaine au téléphone. Il va commencer à tourner Robocop. Il dit que c’est sa pire expérience. Sur 10 idées qu’il a pu avoir, 9 partent aux oubliettes. Peu importe ce qu’il veut, il doit se battre… "C’est un enfer ici", m’a t-il dit. "Le film sera bon, mais je n’ai jamais autant souffert et je ne le referais plus." Il est amer, mais c’est un battant.
Espérons que ce petit séisme ne nuise pas à la carrière de Padilha, les réputations ont la peau dure chez les producteurs américains...



Un trailer pour Sightseers, le nouveau film par le réalisateur de Kill List

 Kill List a assurément fait partie des bonnes surprises horrifiques de l'année dernière, sans pour autant faire l'unanimité. Ben Wheatley, réalisateur dorénavant attendu, revient avec ce film qui sera titré "Touristes !" dans notre pays, revient à ses premiers amours : la comédie (très) noires. Aujourd'hui, un nouveau trailer est arrivé.


Sortie prévue pour le 26 Décembre 2012.



Les infos dont on se fout un peu beaucoup

Wong Kar-Wai sera le président du jury au 63e Festival de Berlin. Il s'est dit "très heureux de pouvoir découvrir des films de réalisateurs du monde entier". Tu m'étonnes.

Martin Scorsese vient de débuter le tournage de son prochain film, The Wolf of Wall Street, et comme par hasard il se mange une plainte pour rupture de contrat. Une sombre histoire, autour d'un projet sans cesse retardé (Silence), de frais de compensation. Cecchi Gori Pictures, le plaignant, voudrait revoir les termes du contrat le liant à Scorsese. Tout cela s'arrangera à l'amiable.

Michael Fassbender devrait rejoindre le casting du western Jane Got a Shotgun, réalisé par Lynne Ramsey (We need to talk about Kevin). Il rejoindra Nathalie Portman, qui co-produit le film. Le western en regain de forme grâce à Tarantino ?

Morgan Freeman et Elizabeth Banks prêteront leur voix à un long métrage d'animation Lego. Cet alléchant projet (trololol), prévu pour début 2014, est tout de même dirigé par Phil Lord et Christopher Miller (le récent 21 Jump Street) et racontera l'histoire d'un légo quidam partant défier un de ses congénères un peu trop maléfique.

Toby Maguire, Leonardo DiCaprio et Tom Hardy sont es acteurs engagés. Une très grande cause les rassemble : le braconnage et ses effets néfastes. Ce grand projet, signé chez Warner Bros, prendra place en Afrique et devrait mettre en scène un ancien agent des forces spéciale reconverti dans la chasse illégale. Quel trio couillu, hum.

Le reboot du personnage d'un des personnages fétiche de Tom Clancy, Jack Ryan (déjà incarné par Harrison Ford, Alec Baldwin et Ben Affleck), arrive pour le 25 Décembre 2013.

The Rock devrait incarner le "badass utltime", qui se traduit par "mauvais cul ultime". Le film est un certain "Dan Mintner : Badass for Hire", qui donnerait en français "Dan Mintner : mauvais cul à la location". Peut-on arrêter de reprendre cette expression pourris là, "badass"... Bref, c'est écrit par l'inconnu Chad Kultgen et ça devrait se tourner en 2013.

Josh Holloway  (Lost) rejoint le casting de Ten, dans lequel jouera Schwarzy.

L'adaptation de la cinématique géante Uncharted s'enfonce dans le development hell. Après avoir perdu son réalisateur (David O. Russel), c'est au tour du scénariste de fuir un bateau bien incertain : exit Neil Burger. Il sera remplacé par Marianne et Cormac Wimberley dont le principal fait d'arme est la série des National Treasure, plus connue sous le nom de Benjamin Gates. Oui, les daubes avec Nicolas Cage. Non, ça ne sent pas bon.

Thomas Felton, le scénariste des très mauvais Chain Letter et Saw 4, est entrain de travailler sur I Spit on your Grave 2. Oui, la suite du remake déjà pas fameux (mais meilleur que l'original).

Au Japon, l'adaptation du manga Kenshin, malgré ses qualités réputées très discutables, a battu The Avengers sur le terrain du box-office. Japan Force !

Emma Stone, la blondinette du reboot de Spiderman, voudrait voir sa Gwen Stacy tuée accidentellement par Spiderman, comme dans le comics. Cool story sis'.

L'anglais Andy Nyman (Severance, Black Death) jouera le méchant "La Tumeur" dans le fermement attendu Kick-Ass 2. Sortie prévue pour Juin 2013.

Le prochain film de Danny Boon s'appellera "Super condriaque". Sera-t-il, lui aussi, vendu aux USA et remaké par Will Smith ?



Sources : cinema-series-tv.fr,  Screencrush, Vulture, TF1, THR, Allocine, Gamekult, Variety, Digital Spy, Telerama, Le Film Français.

[Vite vu] Livre de sang

Titre : Livre de Sang (Book of Blood)
Année : 2009
Réalisation : John Harrison
Avec : Jonas Armstrong, Sophie Ward, Doug bradley, Clive Russel


Encore une adaptation complètement ratée d'une nouvelle de Barker. Le film a un goût de DTV fauché, ce qu'il est à vrai dire. Pas si grave me direz-vous, sauf que le réalisateur a un peu tendance à péter plus haut que son cul, et surtout oublie d'imprimer un vrai rythme à ce métrage d'un ennui quasi constant.
Les acteurs sont eux aussi à la ramasse, entre l'acteur principal (Clive Russel) dont le jeu plat éclabousse le film, et l'allumeuse de service pas vraiment à l'aise, on n'est clairement pas gâté.
Reste, pour les amateurs du genre, deux ou trois séquences gores assez rigolotes, pas vraiment réussies pour cause de CGI nullissimes, mais distrayantes.
Pauvre Barker...

Trailer
 

[Critique] Freddy - Les Griffes de la Nuit

Titre : Freddy - Les Griffes de la Nuit (A Nghtmare in Helm Street) 
Année : 2010
Réalisation : Samuel Bayer
Avec : Jackie Earle Haley, Kyle Gallner, Katie Cassidy, Rooney Mara, Thomas Dekker
 
 
Meurtres à la Saint-Valentin, Prom Night, Halloween, Vendredi 13, Black Christmas, le remake de slasher a décidément le vent en poupe à Hollywood. Signe d'une incroyable crise d'imagination qu'on essaie de cacher derrière des mots pompeux ("kikoo c'est un reboot"), on ne peut pas dire qu'un seul de ces films s'en soit tiré avec un minimum d'honneur. Les griffes de la nuit sera-t-il l'exception qui confirme la règle ?

Passons très vite sur la trame qui reprend, dans les grandes lignes, la même que le classique signé Craven. Les plus grandes séquences sont donc revisitées à la sauce Bayer, clipeur confirmé (notamment le "Zombie" des Cranberries et le "Smells like teen spirit" de Nirvana) parachuté par un Bay producteur. En gros, il est légitime d'avoir peur, très peur, et ce ne sont pas les premiers instants du film qui rassureront. Tout de suite, la situation est claire : on va avoir droit à une vraie brochette de personnages caricaturaux. Le grand châtain baraqué, la blondasse bonnasse, la brunette introvertie, l'ex-boyfriend un peu vénére et son pote introverti qui se rapprochera, bien entendu, de la brunette. Tout ça respire Hollywood a plein nez. Et ne comptez surtout pas sur l'interprétation pour faire oublier tout le côté prévisible que ces personnages portent en eux.



Bref, ça commence comme une catastrophe. Et très vite, on nous balance des CGI, histoire que le spectateur qui sent déjà venir la grosse la grosse arnaque au bout de dix minutes de métrage (véridique), se sente un peu flatté. Malheureusement, ces artifices, aussi propres soient-ils, n'arriveront jamais à faire avaler une pilule bien trop grosse pour être ingurgitée. En effet, l'intérêt de ce remake (ou reboot, ou ce que vous voulez) s'envole dès qu'on se rend compte que le film continuera, jusqu'à la fin, d'utiliser les ficelles de la série sans même essayer de les ronger, de les malmener, de donner une proposition qui puisse justifier un tel projet. Pire même, on sent quelques reprises, comme la fille dans le sac plastique, traînée sur quelques mètres, n'être là que pour dire "eh, t'as vu le fan on s'est pas foutu de toi", sans même faire attention à ce que l'effet de peur soit au rendez-vous...

La peur est un sentiment difficile à maîtriser au cinéma, et pour encourager cette sensation, il faut faire preuve d'une vraie vista d'écriture, et ne surtout pas trop sentir la caméra. C'est pourquoi utiliser un clipeur est encore une grande idée de la part de Bay, ce génie. Certaines scènes sont au panthéon de l'incompréhensible, comme celle où Jesse sort en courant de la maison dans laquelle un meurtre vient d'être commis. Une simple course de ce type devient une véritable douleur visuelle, au montage perdant littéralement le fil de l'action, son sens. Un exemple cruel de tout ce qu'il ne faut pas faire au cinéma, mais qui passe sans doute mieux (ceci n'est pas un sarcasme) dans 4 minutes de clip...

Donc, comment faire peur si on n'arrive pas à garder le spectateur sous la tension d'un visuel maîtrisé dans une structure propice au frisson ? En distillant des scènes choc ? Effectivement, mais même là, on ne peut qu'être déçu. Le fameux meurtre au plafond, si brutal dans le film de Craven, est ici un ratage complet et navrant tant il est traité à la va-vite, sans aucune force, encore une fois balancé comme pour respecter un cahier des charges de clins d'oeil à l'original. Et là où le Freddy de Craven pouvait s'appuyer sur un background qui en faisait un vrai masochiste, multipliant les plans d'auto-mutilation de fort belle manière, ici la même chose est encore traité sans conviction. Bayer tente même de piller le Halloween de Carpenter (voir même son Fog, pour un plan bien précis qui parlera aux fans), sans aucun succès. Sans doute que le réalisateur pensait que la grosse nouveauté du scénario allait faire l'affaire, mais c'est ce qui enterrera une fois pour toutes ce bien mauvais film

Quelle est donc cette nouveauté ? Eh bien, l'époque des croquemitaines purement mauvais, sans autre mobile que le Mal absolu, comme le Myers de Carpenter, est révolue. Aujourd'hui, Hollywood a besoin de trouver des raisons sur tout et avant tout. Ici, on fait de Freddy un pédophile, ça facilite la vendetta de la petite ville et ça conforte le spectateur en lui donnant une raison de détester le Mal, autre que les actes à l'écran. Volonté certainement dictée par un esprit incapable de croire en la moralité naturelle de son époque. Triste constat.

Pour finir, parlons du grand brûlé. Là encore, le constat est catastrophique. Le maquillage rapproche ce nouveau Freddy d'un réalisme contre-nature, tant l'exagération de l'original lui conférait une force d'évocation qui, justement, donnait au film la saveur slasher qu'on adore tous. Ici, on se retrouve face à un Scarecrow en mieux budgété, plus pourri que brûlé, mais qui jamais n'arrive à la cheville du charisme de l'original. Trop lisse, trop propre, et sa voix n'a plus rien d'inquiétante. N'en jetez plus, ce reboot est une daube, mais ça a cartonné alors on aura à en répondre face à la suite prévue pour 2012 aux dernières nouvelles. Si les Mayas ne nous ont pas sauvé avant.


Trailer
 

[Critique] Thor

Titre : Thor
Année : 2011
Réalisation : Kenneth Branagh
Avec : Chris Hemsworth, Natalie Portman, Tom Hiddleston, Anthony Hopkins, Kat Dennings

Thor est le fils d'Odin et le frère de Loki. En temps que fils du dieu qui règne sur le royaume d'Asgard, il pense pouvoir faire preuve d'arrogance et de suffisance à volonté, en arborant fièrement un marteau magique qu'on croirait être constitué de carton, ou de papier mâché. Bref. Emporté par sa fougue, notre blondinet à la voix grave presque aussi ridicule que celle du Batman de Nolan s'en va botter les fions de bonhommes bleus à l'allure patibulaire mais pas trop pour ne pas effrayer les enfants. Malheureusement pour notre grand benêt, ses actes inconsidérés réveillent une vieille rancune, et Odin ne semble pas très content de la situation. Alors, il banni son fils incorrigible sur Terre. Déchu de ses pouvoirs et séparé de son marteau en plastoc acheté au Parc Astérix à la sortie du Grand Splash, il va bien vite faire la connaissance d'une brunette de rêve (dont une Natalie Portman qu'on a envie de fesser tout du long). Comme ça, par le plus grand des hasards. Et puis, pour bien faire, elle est scientifique en cosmologie histoire qu'elle ait réponse à tout et qu'en plus on puisse en faire une cible pour une amourette bien grasse en plein milieu du métrage. Pendant ce temps, Loki apprend qu'il a été recueilli par Odin et qu'avant il était tout bleu lui aussi. Un peu vénére, il décide de s'emparer du trône d'Asgard pour enfin assouvir son envie de domination. Il envoie alors l'immense et très laid Destructeur sur Terre. Mais heureusement, notre blondinet à la barbe bien dessinée et égalisée veille au grain.

C'est dingue ce qu'on peut s'ennuyer en écrivant un simple résumé, tout en ne sachant pas vraiment ce qui est le pire. Qu'on ait l'impression de subir ce qu'on a subit des dizaines de fois dans d'autres films du genre ? Ou alors la "platitude" confondante de l'intrigue qu'un gamin de huit ans serait capable d'écrire avec un doigt dans le nez ? Impossible d'être sûr, en tout cas on est en présence d'une coquille aussi vide que laide, réalisée par un auteur déjà coupable de grosses fautes de goût : Kenneth Branagh dont le Frankenstein infâme hante encore les nuits des cinéphiles. Pas très encourageant, quand on se penche sur une filmo dont ce seul film, énorme échec artistique, public et critique, témoigne d'une envie de grand spectacle. Très vite, nos craintes se trouvent confirmées : Thor sera une mélasse sans âme de CGI plus ou moins réussies, mais surtout complètement laissée à sa seule suffisance. Bien sûr, on ne regarde pas un film de ce genre pour assister à une oeuvre humaniste, seulement il y a un pas entre le trip visuel riche et le spectacle pauvre. 2001 est purement visuel, ce qui ne l'empêche pas d'avoir un fond intelligent, une direction artistique travaillée, une bande originale solide et évocatrice. Tout ça au service d'un film de science-fiction, ni plus ni moins. Alors quoi, les spectateurs des productions de genre actuelles seraient-ils plus bas du front qu'au temps où les auteurs ne les prenaient pas pour des débiles profonds ?

 

 Le scénario, on l'a dit, fait dans le consensuel. Pire même, on peut estimer être en plein remake bodybuildé des Visiteurs. Quand l'intrigue commence à se mettre en place, c'est-à-dire après quarante minutes où le réalisateur passe à la vitesse de la lumière sur des évènements qui auraient mérité un long-métrage, on assiste impuissant à une avalanche de vannes du niveau d'un Christian Clavier grimé en Jacquouille. Vous trouverez du "Qu'est ceci", "ce breuvage est excellent", "donnez moi une bête pouvant servir de monture" etc. Navrant, et surtout accompagné du manuel des situations débiles illustrées. Comme ce passage tordant où Loki, furax après avoir découvert qu'il est un orphelin recueilli par Odin, demande à ce dernier la vérité sur son passé. Odin de continuer à vouloir lui cacher une vérité que le spectateur connaît depuis un quart d'heure. Son fils adoptif passe alors en colère niveau deux, genre "si tu continues je m'enferme dans ma chambre". Alors, le passé est dévoilé à un Loki semblant être tout retourné de comprendre que son père le mène en bateau depuis toujours, alors que deux secondes avant il en était déjà persuadé puisqu'il demandait "la vérité". Et puis ça enchaîne "tu ne m'as jamais aimé blabla" pendant que Branagh jette l'effet pathos le plus laid jamais vu au cinéma depuis un bon moment. Tout bonnement navrant. Et passons sur l'habituelle histoire d'amour, niaise au possible. C'est d'ailleurs tout le personnage de Jane qui est catastrophique, écrit en cinq minutes, sans aucun relief, une ombre qui sert de caution pour les geeks auprès desquels elle est une icône. Portman est une scientifique ? Ca ne lui empêche pas de sortir un énorme "trop cool" quand un péquenot lui annonce qu'un satellite s'est écrasé en plein désert. Ca ne l'empêche pas non plus de croire en tous points, dès la première rencontre avec Thor, que celui-ci vient d'une autre planète, que son père est Odin etc. A n'en pas douter, il faut se vider la tête pour un tel film, mais on ne nous prévient pas qu'on va nous la remplir d'une chose aussi inconsistante. Un petit mot tout de même sur la pub pour Apple bien lourde pendant le film. "iPod" cité deux fois dans un intervalle de 5 secondes, chapeau bas les artistes.

Faisons un effort, essayons de croire très fort que le grand spectacle n'est qu'un enchaînement de scènes d'actions et de plans bourrés de CGI. Même là, on en ressort déçu. En une heure vingt, on n'aura eu le droit qu'à une bataille d'ouverture survolée qui passe pour une guerre de fourmis ne serait-ce que face à la trilogie du Seigneur des Anneaux. Et une séquence mollassonne de baston, dont le morceau de bravoure est un coup de pied sauté au ralenti à s'en péter les zygomatiques, dans le labo de scientifiques dont les objectifs resteront vagues jusqu'à la fin. Alors, on compte sur la dernière demie-heure pour essayer de ne pas mettre fin rapidement à la torture qu'est la projection de ce film. Ca commence bien mal, puisque le très prometteur gardien des passages est balayé en cinq secondes montre en main, alors qu'on en faisait une sorte de boss de fin de niveau d'un jeu-vidéo.

Puis, le Destructeur rentre en scène, tandis que les derniers espoirs s'envolent. Visiblement, Branagh a aimé le travail de Jackson pour son adaptation de Tolkien. On se croirait face au Sauron du prologue de La Communauté de l'anneau. On y trouve aussi un peu de Le jour où la Terre s'arrêta pour le laser. Même cadrage, quasiment le même aspect sans le casque et un peu plus clinquant, plus propre, plus Marvel. Mais il ne s'arrête pas là le bougre, puisque arrive aussi sur Terre la bande de Thor. Une brunette, deux zigotos oubliables et un grand à barbe qui ressemble étrangement à Gimli. Ressemblance souligné par un lancer qui fait directement penser à du lancer de nain... On arrive enfin au final, baston prévisible entre Loki et cette grande courge apathique qu'est Thor. Ca parle, ça hurle des banalités du genre "c'est moi le meilleur", c'est laid, c'est bâclé. A l'image du film.

Seul petite éclaircie, Kat Dennings. Son interprétation est insipide à l'image du reste de la distribution, mais on devine un grand talent pulmonaire. Talent confirmé par une petite recherche Google image qui se sera avérée bien plus agréable que ce Thor de bas étage.